La
ferme de l'abbaye de Beaupré-sur-la-Lys au XXème siècle
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Supposons,
avant 1988, un promeneur cheminant sur la drève pavée
qui relie la route de Merville-La Gorgue à l'enclos de Beaupré.
Il pouvait voir, au bout de cette drève, à sa gauche,
jusqu'en 1970, un des deux piliers du portail d'entrée. Et, juste
à sa droite (non visibles sur la photo), l'autre pilier et la
chapelle Saint Quirin construite vers 1820 à l'entrée
de l'enclos pour rappeler l'existence de l'Abbaye qui venait alors récemment
d'être arasée, en 1795-97. Et, le même promeneur,
voyait surtout, à gauche, la masse imposante de la Ferme de l'abbaye.
Depuis 1797, cette ferme, datant d'environ 1700, et la porterie de
1665 qui lui était accolée, et qui subsista jusqu'en 1918,
constituaient les seuls témoins en élévation subsistants
de l'enclos de l'abbaye. |
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Le Portail
d'entrée Parvenu à l'extrémité Nord de la drève, le promeneur franchissait le vieux portail d'entrée de l'enclos fossoyé. Un plan de 1760 montre bien ce portail, alors fermé d'une grille. Au XXème siècle, cette grille avait disparu. Ne restaient que les deux piliers massifs qui l'encadraient et la supportaient. La photo qui montre ces deux piliers est prise, peu avant 1968, de l'intérieur de l'enclos, d'un point proche de la petite chaussée disparue, d'environ 100 m, prolongeant la "drève" vers le Nord. Cette chaussée, créée vers 1750, reliait le portail à la seconde porte, celle de l'abbaye proprement dite. Le pilier Ouest du portail (celui de droite sur la photo), fut démonté vers 1970 pour permettre le passage de larges moissonneuses-batteuses. Quant au pilier Est, et à la chapelle Saint-Quirin qui le jouxtait, et qu'on voit derrière lui (au pied du grand tilleul), ils furent -un peu hâtivement- détruits en mai 1988, "dans la foulée" de l'arasement définitif de la ferme. |
L'extérieur de la ferme |
Jusqu'en
1940, la façade Sud avait, pour sa moitié ouest, conservé
son aspect du XVIIIe siècle:
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La
façade Est, vue du vivier, avait conservé son pigeonnier-porche
(au centre de la photo), bien que celui-ci ait été un
peu surbaissé après 1918 (voir la ferme de Beaupré
au XIXème siècle). A gauche du porche, sous le grenier
à foin, accessible par les deux "chiens-assis", étaient
les deux écuries, dont une où , avant 1792, les visiteurs
de l'abbaye logeaient leurs chevaux. En dehors du bâtiment à
l'angle gauche, légèrement surélevé (la
maison d'habitation précitée, d'environ 1920), l'essentiel
de cette façade, (caché ici pour sa moitié droite
par une bergerie également moderne), est de 1700 ou avant, et
correspond à la photo de 1898. |
Au
Nord, donc vu depuis la Lys, un long bâtiment, (plus long que
son vis-à-vis du sud parce qu'il est augmenté, vers l'est,
par une adjonction appelée "carin" ou "chartil"), est épaulé
par une douzaine de contreforts. A droite, l'autre pignon de la grange.
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A
l'Ouest, la grange cistercienne de 1767, avec ses deux porches, ses
dix contreforts et sa toiture en tuiles, s'impose à la vue: 45
m de long, 12 m de haut, des murs de 80 cm et une toiture d'environ
1000 m2 ! |
L'intérieur
de la ferme |
A l'Ouest, la grange avec sa toiture de tuiles
et ses deux grands porches. A gauche, la maison d'habitation de l'aile
sud. A droite, devant la grange, entouré d'un muret circulaire,
l'abreuvoir, à fond pavé, où les chevaux venaient
prendre un bain de pieds. |
L'angle
des ailes Sud, à droite, et Est, à gauche, qui constitue
la maison d'habitation, vu de l'un des deux porches de la grange. |
L'aile Est avec le poche d'entrée au milieu; à sa gauche,l'étable à vaches; à sa droite droite, les deux écuries. Puis, à l'extrême droite, et en retour, un peu surélevée, la maison d'habitation. En deçà, le muret circulaire de l'abreuvoir à chevaux, au centre de la cour. |
L'aile Nord (porcheries, etc.), et, en retour,
à droite, une partie de l'aile Est (étables à vaches).
En deçà, l'abreuvoir. |
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Jusqu'en 1988, le promeneur,
qui se dirigeait de la drève vers le chemin de halage de la Lys,
pouvait donc voir tous ces bâtiments, construits, pour l'essentiel,
vers 1700 (1767 pour la grange), mais édifiés, à
l'aile Est sur des soubassements de grès plus anciens, et, à
l'angle Sud-Est sur les caves de la porterie de 1665. Après avoir
fonctionné près de trois siècles, ces bâtiments
furent définitivement désaffectés en octobre 1985,
et totalement arasés en mai 1988. L'emplacement exact actuel de cette ferme disparue (ex parcelle A3903) se situe juste derrière la partie de clôture métallique des Etablissements Roquette qui fait face au dernier bâtiment en élévation ("la bergerie"), et le carré de la ferme correspond à l'espace dégagé entre les rails (inclusivement) qui sont à ce niveau, et cette clôture. |